On parle beaucoup de management émotionnel mais concrètement, comment le met-on en œuvre ? Quand ? Il y a des moments de vie dans une équipe propices aux émotions, la séparation, le départ d’un collaborateur en est un.

Si cette étape est mal ou pas gérée, on parle alors de rupture, les personnes partent en laissant un bout d’eux-mêmes et la difficulté de se réengager ailleurs. 

L’étape de la séparation dans une vie professionnelle constitue un moment de bouleversement important pour la personne, c’est un processus de changement. Que ce soit voulu, assumé, rêvé, choisi, ou subi, l’idéal est de prendre le temps pour « digérer » cette phase et accueillir les émotions qui l’accompagne que ce soit pour la personne concernée, comme pour ceux qui restent. 

Les restructurations, fusions, réorganisations, les modes projets, les détachements… se multiplient au sein des entreprises, des systèmes institutionnels, professionnels et les occasions de se séparer aussi. Pourtant les managers et l’entreprise ne savent pas bien gérer cette étape de vie professionnelle, trop souvent banalisée au plan humain, émotionnel. Or, pour entrer en relation, se réengager, il faut avoir bouclé ces anciennes relations. Échanger, se faire du feedback, clore les comptes des anciennes relations professionnelles, terminer le processus en cours afin de pouvoir démarrer un autre cycle de vie professionnel ailleurs. Un travail de différenciation par rapport au groupe, au collectif, au système va s’engager pour l’individu et lui permettre de s’affirmer, de sortir grandi.

La communication sera primordiale, laisser parler les émotions qui viennent, ne pas en avoir peur, elles sont utiles au travail de « deuil », le discours d’adieu est une bonne pratique, les échanges qui bouclent sont essentiels ! 

Il existe aussi dans l’intervention systèmique un certain nombre d’outils pour travailler ce processus d’individuation et de différenciation au sein d’un collectif : sculpture, conte métaphorique, jeu de l’oie, … autant de techniques à manier avec précaution, dans un cadre sécurisé, qui permettront aux individus de dire, d’exprimer autrement ce qui ne pourrait être nommé pour partir avec la bonne distance et avancer sereinement vers un nouveau départ. 

Les outils systémiques permettent des changements significatifs. A partir d’une sculpture vivante ou d’un jeu de carte peut émerger un sens qui ne se disait pas, les émotions émergent naturellement. Notre regard se décale pour observer autrement la situation, les relations et accéder à un autre niveau de sens. 

Et comme dit la chanson : « Sous aucun prétexte je ne veux avoir de reflexes malheureux… Il faut que tu m’expliques un peu mieux… Comment te dire adieu? »