Jour pour jour, je célèbre un échec avec vous … 

Fin 2017, était annoncé un programme d’intrapreneuriat au sein de de mon ancienne entreprise. Pendant les vacances de Noël, je ficelais un premier dossier d’opportunité et embarquais une collègue pour postuler et passais le premier filtre, lors du comité de sélection du 8 janvier 2018. 6 dossiers, 3 sélectionnés ! S’ouvrait devant nous la vie trépidante d’intrapreneuse. 

Pendant 6 mois, nous avons mis sur pied le projet la Fourmill’air qui visait à renouveler les méthodes d’accompagnement et d’animation des têtes de réseau associatives (fédérations, groupements d’association) auprès de leurs membres. Nous avons testé avec le soutien du Mouvement Associatif un atelier d’intelligence collective réunissant 16 têtes de réseau ! Un prototype grandeur nature. Une marque, un site internet, un business model et un business plan à l’équilibre au bout de 2 ans, une stratégie de développement, des premiers clients. Après notre pitch bien rôdé auprès du CODG, quelle ne fut pas notre déception quand notre sponsor nous annonça le NO GO, le soir du 18 juillet !!! 

Pour moi, la chute libre, … l’ascenseur émotionnel : après des semaines passées sur un petit nuage à taper à toutes les portes, ouvrir de nouveaux sujets quotidiennement, découvrir le monde associatif, être complétement autonome dans la façon de mener le projet ! Je m’y voyais déjà, je me projetais complètement dans l’après, trouver des locaux, des partenaires, déposer des statuts, le nom… Je ne comprenais pas la décision, j’étais en colère contre le système et triste de devoir revenir en septembre à mon ancien poste, comme s’il ne s’était rien passé ! 

Au retour des vacances d’été, je me suis posée, j’ai pas mal échangé avec les acteurs de l’écosystème autour du programme d’intrapreneuriat. Un seul sujet avait été retenu. La leçon apprise, je n’avais pas assez travaillé le volet politique/militant du projet … pas pris suffisamment de temps en amont de le présenter à de futurs sponsors, mécènes ! Encore une histoire de processus plus important que le contenu …

Outre cette leçon, ce qui est apparu comme une évidence pour moi est que j’avais envie plus que tout de continuer l’aventure de l’entrepreneur : exercer à plein régime la créativité, l’innovation, la remise en question. La sécurité, les avantages sociaux, mes collègues, mes activités (bien que riches) ne suffisaient plus à me nourrir, à me satisfaire et à envisager un avenir motivant pour les 20 prochaines années… J’ai donc pris la décision de quitter mon entreprise et découvrir l’entrepreneuriat. 

Cet échec relatif (aujourd’hui), m’a ouvert des horizons et donné confiance en moi pour oser sortir de ma zone de confort. 

Me renouveler, apprendre, me transformer, est essentiel pour moi et encore plus en tant qu’indépendante. Être engagé moi-même dans cet apprentissage permanent pour développer l’engagement des autres, «l’apprenance en équipe», nouveau défi pour les collectifs face à la complexité. 

Ce que j’en retiens et que je partage volontiers dans ces périodes d’échec :

assumer sa part de responsabilité, sans remise en question individuelle, pas d’apprentissage possible, 

aller chercher au fond de soi, sa capacité à surmonter les épreuves : la  fameuse résilience !