C’est le thème qui nous était proposé au dernier rassemblement des systémiciens du grand Ouest, organisé par Forsyfa.

Certains les adorent, s’y précipitent même, « chouette, un moyen de mettre mon grain de sel, de hausser le ton du débat ! », crier plus fort, envenimer, se faire l’avocat d’une des parties, désigner des coupables … Certains les fuient, les situations conflictuelles les paralysent, les stressent, alors ils se taisent ou tentent de minimiser les faits ! D’autres s’expriment, pas toujours à bon escient, jugements, interprétations, prêts d’intentions, tous les ingrédients pour mettre de l’huile sur le feu et perdre son temps à discuter des causes probables, … 

Mais alors, que faut-il faire ? Quelle attitude adopter ? D’abord, laisser passer l’orage, les émotions fortes puis prendre le conflit à bras le corps, comme un SIGNE que le système est enrayé, qu’il occupe une fonction UTILE à l’équipe pour passer un cap. 

L’approche systémique voit le conflit comme une propriété émergente du fonctionnement d’un système, en CLAIR, le conflit émerge car il occupe à un moment donné une fonction précise au sein du système, en participant à son homéostasie (auto-régulation à son état d’équilibre) ou à son évolution. Par exemple : pendant qu’on est en conflit sur la façon de réaménager l’espace de travail, on ne s’occupe pas de celui qui est en difficulté dans l’équipe, ou bien du chef de service qui doit partir d’ici quelques mois, … 

Il va donc s’agir de résoudre le conflit en interrogeant l’ensemble des parties prenantes (et non les 2 personnes qui se crêpent le chignon), sur la façon dont elles vivent la situation, quelle est leur part active ou passive dans le conflit. Comprendre et clarifier les besoins de chacun dans le système, reconnaître ces besoins puis élaborer une co-construction des moyens pour sortir du conflit. Comme par exemple : clarifier certaines règles de fonctionnement, réinvestir certains rôles, redonner une place à certains, réaffirmer le sens ou les valeurs de l’équipe …  Ces moments d’expression et de rencontres vont participer à l’auto-régulation du système où émergeront différents niveaux de solution.

Pas si simple ! c’est pour ça qu’il existe des personnes dont c’est le métier d’accompagner les équipes dans leur capacité à s’auto-réguler ! Ce qui est sûr … c’est que le conflit a une fonction positive de réintroduire la dimension relationnelle au sein d’une équipe et d’amener du changement. Chouette un conflit ???